[Le Monde interactif] : Mosa�que �lectronique, le Bio wall ob�it aux lois du vivant

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Article envoye par patrick (phsov@xxxxxxx)
latest (?) bio wall info ( in the french, again.)


Mosaïque électronique, le Bio wall obéit aux lois du vivant

Présenté à la Villa Reuge de Sainte-Croix, à 80 km de Lausanne, le Bio wall résulte des travaux de l'Ecole polytechnique de Lausanne (EFPL), visant à reproduire le fonctionnement des structures biologiques avec des systèmes électroniques.
Mis à jour le vendredi 8 février 2002


Lausanne de notre envoyée spéciale


Au premier toucher, les "cellules" artificielles, figurées par une mosaïque de diodes électroluminescentes, se décomposent, s'autoréparent, se clonent, meurent et renaissent, bref, vivent, comme une peau, une immense peau électronique, dont on pressent, sans trop y croire, les étonnantes possibilités. Daniel Mange, père du Bio wall et directeur du Laboratoire de systèmes logiques de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), attrape un arc, "version Guillaume Tell !", dit-il et, d'une flèche en caoutchouc, "tue" une cellule, immédiatement remplacée par un clone de réserve, tapi dans le cadre. Le réseau s'est recomposé mais n'a pas cessé de fonctionner. Autre programme avec le "jeu de la vie". Chacun des 5 000 carreaux de la mosaïque figure une molécule. Le professeur trace, d'un doigt hardi, une longue balafre, détruisant d'un coup une multitude de pseudo-molécules, lesquelles se recomposent aussitôt et se régénèrent dans une chaîne de réactions évoquant, en accéléré!
, la course folle des planètes ou les inextricables liaisons de neurones d'un cerveau.


Le Bio wall, première paroi intelligente, née du croisement de l'électronique et de la biologie, obéit aux lois du vivant : il évolue, se répare, se duplique et se régénère. Officiellement présenté en première mondiale parmi robots et automates, mardi 29 janvier, à la Villa Reuge de Sainte-Croix, à 80 km de Lausanne, dans le cadre d'une exposition consacrée à l'Objet vivant, ce mur n'est qu'un jeu destiné à faire comprendre le principe des recherches en cours. Mais il cache une invention très sérieuse, fruit de huit années de recherche, dont les prolongements ultimes donnent le tournis.


LES CARACTERISTIQUES DE LA VIE


Application directe du programme bionique lancé en 1994 par l'EPFL, le Bio wall illustre les travaux visant à recopier avec des machines la structure des êtres vivants. Au départ, une réflexion sur les caractéristiques de la vie, que le professeur appelle le "modèle POEtique" : P comme phylogenèse, l'arbre généalogique de toutes les espèces (de la bactérie à l'homme) ; O comme ontogenèse, le second arbre, qui, lui, retrace le développement d'un seul être, depuis la division d'une cellule jusqu'au ver de terre ; E enfin comme épigenèse, le troisième arbre, figurant le développement ultérieur des cellules (neurones) par interaction avec l'environnement. Daniel Mange et son équipe se sont intéressés en particulier au second axe de cette "bio-inspiration", à savoir l'ontogenèse - ou embryologie. Ils ont pris pour modèle un minuscule ver parasite, "C. élégans", bien connu car, transparent, il grandit très vite, et son plan complet de développement est aisé à tracer. De là, deux c!
onstatations : un, chaque fois qu'une cellule se divise, l'ensemble du programme génétique se reproduit ; deux, chaque cellule reçoit, outre ledit programme général, des informations lui précisant sa fonction particulière et sa position dans l'ensemble.


L'équipe du professeur a conçu des "organismes" électroniques élémentaires obéissant à ces deux principes : chaque élément ou "cellule" (en l'occurrence un microprocesseur) contient tout le programme de fonctionnement, mais la fonction de chacune dépend de sa position dans l'ensemble. Ne sachant pas, pour le moment, faire "pousser" la matière, on utilise des cellules de réserve. Chaque fois qu'une cellule est "tuée", une autre prend sa place et assume la fonction correspondante. Une fois les réserves épuisées, l'organisme meurt, mais peut se régénérer moyennant une nouvelle programmation. Ainsi se trouvent recopiées trois caractéristiques vitales : l'autoréparation (un phénomène de cicatrisation), l'autoréplication (le clone), et l'autorégénération (la queue du lézard).


Jusqu'ici, l'équipe de Lausanne n'a fabriqué que des "organismes" ou machines élémentaires. Déjà se profilent des produits plus sophistiqués : tableau noir sans craie, tablettes tactiles interactives, tableaux de contrôle et surtout systèmes informatiques extrêmes, destinés à tout ce qui ne supporte pas la panne (satellites, centrales nucléaires, etc.). A moyen terme, avec des résolutions plus fines et des matériaux de pointe, on peut imaginer des tissus programmables, qui s'autoréparent et réagissent, en changeant de couleur, de taille ou de motif selon l'humeur, la température, la lumière, le son ; des surfaces caméléons imitant parfaitement l'environnement ; des écrans souples qu'on plierait dans sa poche ; des livres de "papier intelligent", où s'afficheraient, à volonté, tantôt Le Monde, tantôt un roman de Balzac. Enfin, à très long terme, les nanotechnologies aidant et permettant de travailler au niveau de l'atome, on peut rêver d'objets capables de s'autorépliquer, po!
ussant tout seuls comme une plante.


Véronique Maurus


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Une simple caresse du doigt




Le visiteur communique avec le Bio wall par une simple caresse du doigt. Trois programmes sont proposés : celui du "compteur" permet au visiteur de perturber le fonctionnement d'un chronomètre en "tuant" des molécules, provoquant une reconfiguration du tissu démontrant ses capacités d'autoréparation. Le second, inspiré du Jeu de la vie du mathématicien John Conway, présente une colonie de particules dont la "survie" dépend du nombre de ses voisines immédiates. Une pression du doigt engendre la création ou la disparition des organismes artificiels. Le troisième, nommé boucles, permet de cloner des "organismes" rudimentaires de quatre molécules chacun et montre les possibilités d'autoréplication du Bio wall.





Le Monde daté du mercredi 6 février 2002

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